Lorsque nous recevons des personnes souffrant de mal-être, d’angoisses, de cauchemars, d’anxiété généralisée, de douleurs, de maladies physiques ou psychique, nous n’excluons pas que leur état puisse découler de secrets de familles, de traumatismes non gérés, de deuils non-faits remontant parfois à plusieurs générations.
Ainsi, une jeune femme, mal insérée dans sa vie sociale, familiale et affective réalise au fil de son analyse, qu’elle n’est que « la trace » et le rappel d’un ancêtre tragiquement disparu, dont la famille n’avait pas fait le deuil. La place qui lui avait été attribuée était celle du mort (dont elle porte le prénom), ce qui la condamnait à n’être qu’une morte-vivante. Le fait d’avoir pu comprendre et ressentir le poids de ce deuil non-fait sur son existence, a permis à cette jeune femme « d’être », de devenir l’actrice de sa vie, en sortant d’une emprise, d’une crypte intérieure, d’une répétition complexe dans laquelle elle se débattait comme une ombre. Grâce à sa psychothérapie, elle a intégré qu’elle n’est pas l’enfant décédé avec lequel on l’avait confondu et qu’elle a dû remplacer à son insu.
Toute cette complexité familiale, ces répétitions trans-générationnelles inconscientes relevaient de l’impensable, de l’indicible ou du secret, cependant ma patiente disait sa souffrance par les maux du corps en se construisant des maladies, des accidents, des fausses couches, un mal-être général.